J’appréhende la photographie comme un état méditatif. Le silence des images est parole invisible, soudain révélée. Il relève d’une quête. La mienne est celle de la sensation de l’existence. Qu’est-ce qu’un regard, un geste, un corps peuvent nous dire du monde ? La grâce reste le plus beau des mystères. Elle retient le présent.
La prise de vue est donc spontanée, sans artifices, guidée par la lumière du jour. Je veux proposer une photographie sincère et intime, qui élabore une scénographie mêlant singulier et unité. Dans mon travail, les images multiples finissent par n’en faire plus qu’une, comme dans une partition de musique où chaque note s’intègre dans un ensemble plus grand.
Pour trouver la note juste, mon lieu de prédilection est la nature, ce miroir qui révèle les âmes et nos connexions invisibles. Le corps devient alors une chambre d’échos. La chair une clef d’accès à la spiritualité.
Mon travail est une rencontre – avec l’autre, avec l’espace, avec la lumière. Je me laisse guider par ce qui surgit et qui me traverse. Comme l’écrit Pierre Soulages, « c'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche ». Au cœur de ma démarche se déploie la sensation de l’existence, que seule l’altérité rend possible. Quand la rencontre se fait, le monde enfin s’élargit. »
Interview July 2017 by Classiq.me